Histoire – Chapitre 2 – Abel Hugoleny et sa descendance

séminaire-chateau-d'arnajon

Transfert progressif du bien entre les familles Maty et Hugoleny

En 1585, criblé de dettes, Balthezard cède le bien à son beau-frère, Abel Hugoleny. Dans un premier temps, Abel ne gère que l’arrentement, Balthezard reste propriétaire. La bastide est pillée et incendiée lors des troubles de la Ligue en Provence, vers 1590.

Abel devient alors propriétaire et semble partager la bastide avec son voisin Mittre Latil. Ensemble, ils font des améliorations, font reconstruire le four, puis un grenier au-dessus du four. Un jardin potager existe déjà à cette époque, approximativement sur l’emplacement du potager actuel. Abel acquiert peu à peu des terres, des vignes, des ruches, d’autres parties de bâtiments. Il pratique de préférence les actes de mégérie : partage des produits entre le propriétaire et ses fermiers, Gassin puis André Codonneau.

Pour leurs propriétaires aixois, les bastides situées au Puy Sainte Réparade fonctionnaient d’abord à cette époque comme des sources d’approvisionnement en blé (à moudre pour leur usage ou pour vendre comme semence), fruits, noix, amandes, miel, bois à brûler, volailles et viande, notamment de mouton et de porc, fromage de chèvre. Une bastide était aussi, aux temps des grandes chaleurs, un lieu à l’extérieur de la ville où on allait pour profiter de plus de fraîcheur.

La descendance d’Abel

Abel, ayant exercé la charge de notaire jusqu’en 1610, meurt en 1629. Les registres des notaires donnent de nombreuses indications de son train de vie à Aix : l’achat de l’office de greffier des Insinuations Ecclésiastiques au diocèse d’Aix en 1602, l’achat en 1605 d’une grande maison rue des Salins et rue de Papassaudy, donc pas loin du palais comtal, l’achat pour 2500 écus de la charge de conseiller du Roi et contrôleur général des finances en Provence pour son fils Anthoine Hugoleny. Ce dernier meurt avant son père. Il semble que ce patrimoine substantiel soit divisé entre les trois enfants d’Anthoine, et leur descendance : les trois fils d’Anthoine, Jacques, Martin et Charles, Honoré fils de Martin. Tous sont avocats à la cour ou escuyer d’Aix. Différents accords et conventions sont retrouvés entre les frères.

Le suivi n’est pas simple car les descendants sont issus de deux mariages successifs d’Abel, d’abord avec Victoire Dodonne, ensuite avec Madeleine Maty.

Les travaux successifs retrouvés dans des actes

1634, Martin fait réaliser des réparations sur un des jas par les frères Paullet, maçons du Puy.

1644, Charles commande aux mêmes maçons un réservoir, à l’intérieur du potager. Ce jardin se trouvait au nord de la bastide. Les murs côté nord et est seront plus épais que les autres. Les cinq arcs-boutants aideraient à soutenir le poids de terre, et se trouveraient peut-être côté est. Ces arcs-boutants seront en partie démolis quand l’axe est-ouest du jardin est développé par Jacques Blanc. Il n’y a pas malheureusement de moyen de calculer les dimensions de ce réservoir. C’est la première mention de ce genre de construction.

1646, dans un acte d’arrantement, apparaît ce qui pourrait être un premier petit élément ornemental dans ce domaine agricole. L’eau du réservoir y est précieuse.

1659, Honoré arrante bastide et terres à Honorade Latille, épouse du maître tailleur d’habits du Puy. Une première référence y est faite à une longue allée de mûriers qui part vers l’est. Il en subsiste quelques spécimens à côté de la « maison du canal ». Albert Pascal se souvient de cette allée avant qu’elle ne soit abattue lors des travaux du canal EDF en 1955.

En 1660, Louise Hugoleny, fille de Charles, épouse Jacques Blanc …